Mermaid Hotel
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Pistache
Pistache
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Why do fools fall in love ? ♬ [Terminé] Empty Why do fools fall in love ? ♬ [Terminé]

Jeu 24 Oct - 20:28

Why does my heart skip a crazy beat
For I know it will reach defeat
Tell me why, tell me why ♬
Les voilà qui marchaient sous le soleil de plomb, s’éloignant de la fraîcheur non négligeable qu’apportait la fontaine. La chaleur avait beau être harassante, Josemarìa se sentait bien plus léger depuis qu’il avait légué son blouson à l’italienne. Et justement, ça le travaillait. Elle le lui avait dit, et il le savait : la demoiselle n’avait rien fait de particulier pour mériter d’entrer dans son gang. A vrai dire, la petite Gloria ne possédait pas la trempe ou le caractère pour être membre, loin de là. Aussi inoffensive qu’une mouche et bien trop sage. Comment en était-il venu à l’accepter dans le groupe ? Sans doute qu’après un an à essuyer les refus et à chercher désespérément des gens méritant ce privilège, les conditions d’entrées s’étaient faites plus laxiste …
La deuxième chose qui le travaillait était bien plus triviale ; lui ne souffrait plus trop de la chaleur, mais blondie ici présente, avec SON blouson sur les épaules, devait la sentir. Mon dieu, le Greaser deviendrait il consciencieux ? En tous les cas, il reprit le vêtement en lui assurant qu’il le lui rendrait après. Il fallait avouer que le vêtement pesait son poids, en plus d’être brulant. Le jeune homme le savait bien, à force de le supporter les jours de grand beau.  

L’air climatisé du centre commercial les enveloppa au moment où ils rentrèrent dans le bâtiment. Le noiraud en laissa même échapper un soupir de soulagement, affichant le même air ravi qu’un peu plus tôt ; La perspective d’aller à nouveau se remplir le ventre avait, au moment même où la jeune fille l’avait exposée, illuminé le regard du jeune homme. Rien ne sonne plus délicieusement à l’oreille d’un sac sans fond que ‘Ça te dirait un autre milk-shake ?’. La proposition lui avait permis de rebondir sur les motifs de cet engagement soudain d’un « Tu marques de plus en plus de point, sweety. T’as définitivement ta place parmi nous. ». Enfin, nous, les autres membres inexistant quoi ; ou plutôt d’anciens membres de son gang, là-bas en Argentine, qui restent malgré tout dans son cœur –de façon virile, avait-il précisé en racontant une énième anecdote contrefaite. Oui, car le trajet de la fontaine jusqu’à la table où trônait les deux milk-shake ne fut pas silencieux ; au contraire, la demoiselle dût être assommée par le flot incessant de parole s’échappant de la bouche de son camarade. Si la tête ne lui tournait pas en plus à force de devoir suivre le jeune homme du regard, marchant tantôt à reculons, tantôt à ses côtés, lui tournant autour pour revenir à sa première place. Durant ce trajet ridicule, Jo’ avait bousculé deux filles, renversé une plante et marché sur exactement trois pieds différents. Un quasi record d’inattention pour lui : il était bien trop occupé à rendre ses histoires vraisemblables. Pour être franc, il avait l’air vraiment heureux de les étaler et, à nouveau, on pouvait voir briller cette étincelle au fond de ses iris bleus.

Le milk-shake était donc grandement mérité, après toutes ses péripéties et les hectolitres de salive gaspillée. Josemarìa sirotait –sans surprise- bruyamment le nectar divin, à moitié affalé sur sa chaise. Il abandonna un instant sa paille, toisant la jeune fille du regard. « Et toi ? Tu foutais quoi avant de débarquer dans l’coin ? »
Voilà un des nombreux passe-temps inventé par monsieur depuis sa venue sur l’île : briser cette foutue histoire de nouvelle identité. Comme si un stupide papier pouvait effacer des années de souvenirs et d’événements ! Et puis, il adorait l’air mal à l’aise des autres sujets lorsque la question tombait, ou leur fâcheuse habitude à rappeler qu’ils ne sont pas censé en parler. Jo’ s’en contre-foutait : de toute manière, vu le tissu de mensonges qu’il servait aux autres, on ne pouvait rien retourner contre lui. Les gens honnêtes, en revanche …
Mais tous ont peur de la même chose. Peur alors que rien ne les empêches d’être juste eux-mêmes, et pas une autre personne : ils ont peur d’associer leur personne et ce nouveau soi ; celui qui est porteur de la particule virale ; celui qui va lamentablement clamser avant même d’avoir vu la trentaine ; celui qui, au fur et à mesure que les années passent, voit son temps à vivre s’évaporer sans jamais pouvoir le récupérer. Et Jo’ ne faisait pas entièrement exception à la règle.
Dans le silence, le tic-tac de l’horloge murale semblait résonner funèbrement. Tic, tac, tic, tac. Pourtant, en dehors de la petite table carrée, la vie continuait. Mais pour combien de temps ? Tic, tac, tic, tac. Jo’ attendait sa réponse en tapotant contre le table. Tic, tac, poc, poc, tic, poc, tac, poc, tic …
Jo
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Jeu 24 Oct - 20:29
La proposition avait été lancée sans vraiment y penser, à vrai dire. Gloria cherchait à dire quelque chose, histoire de chasser le silence trop lourd à son goût, et surtout, dissimuler sa gêne croissante, cet embarras presque constant en la présence de l’argentin. Ah, ce garçon était terrible, il avait le don de la gêner quoi qu’il arrive. Et ce autant par son attitude que ses gestes, et surtout ses paroles. Et ce ne fut qu’après quelques minutes qu’elle se rendit finalement compte d’un point qui n’allait surement pas améliorer sa gêne. Après tout, ne venait-elle donc pas de l’inviter à aller boire quelque chose ? Ça ressemblait beaucoup à un rendez-vous, tout innocent qu’il soit. Et de ce qu’elle connaissait du noiraud, il y avait de fortes chances qu’il prenne ça pour un rendez-vous galant. Quoi qu’avec un peu de chance, ça n’arriverait pas. Peut-être que lui aussi était suffisamment vieillot pour considérer que c’était aux messieurs d’inviter les demoiselles. Ah oui, il fallait que ce soit ainsi, elle y comptait beaucoup, pour le coup. Ah, quel embarras !

Et pourtant, elle ne s’était pas défilée, oh non ! Pire encore, elle s’était donc rendue avec lui en direction du centre-commercial, histoire de pouvoir trouver les fameux milk-shakes visiblement très convoités par son compagnon. Un chemin rythmé et animé par le flot incessant de paroles provenant du jeune homme à ses côtés. Oh, et dire qu’habituellement on osait clamer que les femmes étaient des pipelettes. Eh bien lui tenait tout à fait la distance face à bien des commères ! Cependant, autant le dire, ça ne la dérangeait pas tant que cela, la douce italienne. D’une part, parce qu’elle n’avait pas ainsi à devoir faire la discussion, chose pour laquelle elle était affreusement mauvaise, bien malgré elle et ses efforts. Et puis, elle devait bien avouer qu’entendre ses récits, parfois très extravagants, n’était pas désagréable. Et même, la blondinette les trouvait très intéressante, l’écoutant d’une oreille attentive, tout en tentant de la garder dans son champ de vision. Mais c’était qu’il avait la bougeotte, dis donc ! Jamais elle n’avait rencontré personne aussi agitée que le noiraud, c’en était presque effarant.

Lorsqu’il avait récupérer le lourd blouson de cuir de ses épaules, la sage demoiselle n’avait pas pu s’empêcher de se sentir on ne peut plus soulagée. Parce que mine de rien, en plus d’être lourd, c’était aussi affreusement chaud ! Et vu le soleil de plomb qui les réchauffait depuis ce matin, elle n’avait nullement besoin d’une couche en plus. Par contre, elle s’interrogeait à présent. Comment lui faisait-il pour supporter cela ? Ah, ce garçon était bien étrange.

Un frisson était venu lui chatouiller la nuque lorsqu’enfin le centre-commercial –et sa soudaine fraicheur- fut atteint. Il n’y avait pas à dire, ils étaient bien mieux là. Puis, monsieur parlait toujours, et elle n’osait toujours pas lui couper la parole, à vrai dire. Quand bien même ce dont il parlait faisait partie des choses qui techniquement devaient être oubliées ici. Oh, c’était triste et douloureux de tout boulier, tout renier. Et pourtant, comme tous les autres ici, elle l’Avait fait, Gloria, elle l’avait fait sans trop se poser de question. Dans un premier temps, du moins. Car l’entendre parler de chez lui, toutes ces aventures incroyables lui faisait penser à sa famille à elle. Et à quel point elle pouvait lui manquer. Ah, c’était terrible pour son petit cœur, et n’arrangeait en rien cette crainte mordante de se retrouver seule. Oh, ce que cela pouvait l’effrayer, tellement.

La question qu’i lui adressa soudainement lui fit relever les yeux, jusque-là fixés sur le gobelet en plastique de son milk-shake à la vanille. Elle ? Oh… Tout à coup, elle se sentait quelque peu nerveuse. A vrai dire, elle faisait partie de ceux qui craignait les représailles possibles, et… Devait-elle lui confier cela ? Elle hésitait beaucoup, douce Gloria.
Alors, elle prit une gorgée de plus, se mordillant la lèvre par la suite, fuyant son regard. Avant de finalement oser quelques mots. « Mes parents avaient une ferme, en Italie… C’est là-bas que j’ai grandi. » Au fond, elle n’avait rien de palpitant à lui raconter, elle. Juste une petite vie tranquille dans une jolie ferme. « Mon père travaillait souvent, alors il n’était pas souvent présent, mais… C’était bien. » Et tout à coup sa voix semblait bien triste, lourd d’un chagrin qu’elle voulait oublier. Si seulement.

Doucement, la blonde glissa ses mirettes fauves sur le visage de son vis-à-vis, l’observant quelque peu. Et elle se demandait bien ce qui lui était arrivé, encore une fois. Comment était-il devenu ainsi, si abîmé. Pourtant, encore, elle n’osa pas demander, reprenant plutôt sur le sujet évoqué plus tôt. « Et c’est plus ou moins tout… Il ne s’est jamais rien passé dans ma ville. J’avais la ferme et les animaux. Mes parents et ma grand-mère ainsi que mon frère. Et voilà. » Un sourire bien doux étira doucement ses lèvres pulpeuses, alors qu’elle reprenait une gorgée de milk-shake, encore.

Malheureusement, elle était curieuse, alors, après quelques instants à tergiverser sur la question, elle finit alors l’interroger à son tour, oubliant à quel point il pouvait être parfois très nul. « Et… Être chez toi te manque parfois ? » Un soupire. « Souvent je me dis que ma mère… Qu’elle aurait dû refuser. Ca me manque beaucoup d’être là-bas… Vraiment. » Et le derniers mots s’évanouirent dans un soupir chargé de tristesse, une fois de plus.
Elle devait pourtant penser à autre chose, oui. Mais rien de très joyeux ne traversait son esprit actuellement. Elle fixait juste son gobelet, histoire d’éviter le regard bleu de Josemaria, qui lui aussi la troublait un peu. Il était très joli, après tout. « J’aimerais bien rentrer chez moi… »
Pistache
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Why do fools fall in love ? ♬ [Terminé] Empty Re: Why do fools fall in love ? ♬ [Terminé]

Jeu 24 Oct - 20:29

Ça paraissait … Irréel.

Oui, irréel était le mot. Premièrement, parce que pour une fois, Josemarìa semblait réellement porter attention à la réponse de la jeune fille, et deuxièmement parce qu’il s’était mis à siroter son milk-shake silencieusement. Deux miracles pour le prix d’un, voir même peut-être trois, mais le troisième n’était pas forcément visible. Face à la mine attristée de la blonde, le Greaser ne put s’empêcher de regretter d’avoir posé cette question débile. A croire que la quatrième dimension venait de s’emparer de la petite table carrée. La vie passée de Gloria n’était même pas particulièrement intéressante, mais la façon dont elle en parlait… C’était… Touchant ? Mon dieu, Jo’ se sentait vraiment comme une gonzesse à penser ce genre de choses, et pourtant il ne pouvait s’empêcher de ressentir un pincement au cœur en la voyant soupirer ainsi.

Le noiraud haussa les épaules. Être chez lui ? Peuh, ici, au moins, il était sûr de pouvoir manger pour le restant de ses –courts- jours. Et puis, après une telle trahison, sa mère n’allait pas lui manquer. Ou du moins il préférait ne pas y penser. Enterrer la question, la laisser étouffer dans un cercueil si pied sous terre pour ne plus jamais en entendre parler.
Les paroles de sa camarade coïncidaient parfaitement à ses pensées, augmentant davantage son profond malaise. Il en arriva même à avoir l’air aussi chagriné que la demoiselle, toujours affalé sur sa chaise mais les bras croisés sur sa poitrine, le regard tombant un instant sur son milk-shake devenu affreusement écœurant à la suite de cette conversation, avant de chercher à nouveau le contacte avec les yeux de la belle. C’était si… Etrange. Elle ne lui faisait pas pitié comme les autres ; il ne la trouvait pas misérable au possible, encore moins insignifiante. Il… Il pouvait presque s’identifier à ses paroles, ou du moins une partie de lui, cachée sous sa tonne de cire à coiffer. « C’est moche. » Oui, c’était moche de se sentir vendu, trahit pour du beau papier vert. Peut-être que Gloria le ressentait différemment, mais il était clair que cela l’attristait tout autant que le jeune homme. « Mais… » Jo’ grommela quelque chose et prit une gorgée de milk-shake. Rien à faire, le goût horriblement sucré continuait à le dégoûter, comme si cet arrière-goût amer dans sa bouche rendait tout affreusement doux et édulcoré. Comme si on essayait de camoufler cette amertume en ne la rendant que plus immonde. « T’as de bon souvenir. ‘Faut pas les gâcher en pleurnichant sur des ‘et si’… ‘fin… J’sais pas. J’pense qu’c’est mieux, ouais. » V’là qu’il perdait complètement ses mots et s’énervait tout seul sur son incapacité à trouver quelque chose de drôle à dire. Il essayait de la réconforter, mais ce n’était clairement pas son domaine. Le noiraud n’était bon qu’à froisser et à embêter.

Un juron lui échappa, à demi marmonné entre ses dents. Il semblait réellement irrité de repenser à ces choses désagréables. Un ressac de ressentiment enfoui sous le sable, à présent exposé à la vue de tous. De quoi chambouler le petit rebelle, observant à présent le reste du centre commercial pour oublier l’italienne et sa nostalgie débile. Un vrai pléonasme, ça. La nostalgie, c’était débile, un point c’est tout. Complètement inutile, emmerdant au possible.
Et pourtant.

Pourtant il commençait à l’être aussi, nostalgique. De trucs insignifiants, stupides. Même pas de ses potes et de son pseudo gang de bras cassés.  Non. Des choses plus compromettante, genre sa mère. Les bons moments, pas ceux où elles se laissaient mourir sur le canapé. Lorsqu’ils regardaient un film. Lorsqu’ils faisaient des trucs cool, genre essayer de faire de la planche à roulette pour lamentablement s’éclater au sol. Lorsqu’elle daignait de lui panser son genou écorché. Lorsqu’elle lui caressait le front alors qu’il prétendait dormir. Ces putains de choses triviales qui lui remontaient d’un coup dans la gorge et restaient coincée là, formant une boule dans son œsophage. « Hey. » Sa voix chevrotait légèrement, un nouveau phénomène paranormal. Il se tourna enfin vers Gloria, laissant transparaître son chagrin une poignée de seconde avant de lui adresser un grand sourire. « Mais si elle avait pas fait ça, tu causerais pas avec moi là. » Pas sûr que cela soit très réconfortant, mais c’était mieux que rien. « Et puis, sérieux, une ferme ? Hey, babe, c’est un véritable ZOO ici ?! T’vois pas la faune autour de toi ? » Et l’argentin se lança sur une grande comparaison animalière sur tous les passants, plus ou moins gentiment, des fois assez fort pour s’attirer les foudres d’une demoiselle au coup de girafe ou d’un éléphant en polo, pour finalement se faire jeter hors du café pour tapage.

Alors Josemarìa s’appuya sur l’une des barrières du centre commercial, son blouson en cuir rejeté sur l’épaule, s’allumant une clope malgré les règles. Fuck the rules, rien à péter. L’euphorie retombait gentiment et le jeune homme redevint contemplatif, ses yeux bleus perdus dans le vague. Les pensées désagréables recommençaient à lui tourner en tête. Il se rendit compte qu’il avait complètement oublié de prendre son milk-shake en se faisant jeter dehors. Bah, un de perdu, dix de retrouver, si le gérant le laisserait revenir le lendemain. « T’sais, Gloria. » Son prénom sonnait si différemment que la dernière fois, presque étrange. « Prends-toi pas trop la tête. » Ouais, miss, arrête de te prendre la tête, après je fais pareil, c’est emmerdant. « T'es plus jolie quand tu souris. »
Jo
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Why do fools fall in love ? ♬ [Terminé] Empty Re: Why do fools fall in love ? ♬ [Terminé]

Dim 12 Jan - 8:36
Il y eut tout à coup un silence. Pas de ceux qui s'installaient dans un moment gênant, non. Juste un soudain calme autour de la table. Tout juste troublée par la voix mélancolique de la petite italienne, tandis que son compagnon, lui, semblait tout à coup être attentif. Oui, tout aussi inattendu que cela puisse paraitre, le voilà qui avait cessé ce bruit désagréable avec sa paille, son regard azur posé sur elle. Ces jolis yeux qui la troublaient toujours un peu quand elle les croisait, et qui, tout aussi bête que cela puisse paraitre, étaient l'une des raisons qui l'empêchaient de le détester. Ça et le fait que quoi qu'il arrive, elle était douce comme un ange, Gloria. Et qu'au fond restait cette certitude qu'il n'était pas mauvais que ça.

Et par la suite, lorsqu'elle s'était tue, le silence avait perduré. A ses yeux, il n'était pas particulièrement dérangeant, et plutôt bienvenu, même. Cela changeait, une fois de plus, du flot incessant de paroles qui en général s'échappait d'entre ses lèvres à lui. Et autant dire que pour une demoiselle aussi réservée qu'elle, c'était une aubaine. De quoi souffler un peu, même si elle admettait avec une certaine gêne qu'elle était curieuse de connaitre sa réponse. N'imaginant pas encore que cela pouvait être pour lui un sujet à éviter.

Lorsqu'enfin il daigna parler, deux mots qui la laissèrent confuse, la jolie blonde en vint à se questionner sur le bien fondé de ses propres questions. Peut-être avait-elle fait montre de trop de curiosité. Et peut-être même lui avait-elle fait de la peine. Il fallait dire qu'elle avait bien du mal à analyser ses réactions, lui qui tout à coup semblait ronchon. Cependant, il sut dissiper, au moins pour quelques instants, son incertitude lorsqu'il reprit la parole.
C'était quelque peu maladroit, mais il n'empêchait qu'il su faire sourire la jeune femme. Un joli sourire tout doux, même. Parce qu'il avait raison, cela ne servait à rien de se morfondre. Ni d'entacher ces beaux souvenirs de regrets.

Malgré cela, elle avait définitivement du mal à le suivre. Le voilà qui tout à coup semblait à nouveau bougon et mécontent. Définitivement, ce garçon était vraiment compliqué à comprendre, et la blonde s'y perdait trop vite, trop facilement.

Elle n'était pas certaine de vraiment vouloir troquer sa vie heureuse contre le fait de parler à un garçon qui n'avait de cesse de se moquer d'elle et de la tourner en ridicule. Même si là, ce n'était pas si mal. Même si en cet instant, il y avait quelque chose de si triste dans sa voix et son regard qu'elle ne pouvait être que touchée. Ah, la voilà qui le jugeait encore. Et elle aurait beau se chercher des excuses, Gloria savait qu'elle était coupable de jugement hâtif et sûrement injustes. Après tout, une mauvaise personne ne pouvait sûrement pas être si chagrinée qu'elle l'avait vu lui, même si ça n'avait duré que quelques instants.

Bien vite cela dit, avant même qu'elle nait pu dire ou faire quoi que ce soit, le voilà qui déjà perdait son sérieux. Et même si elle en fut déçue durant quelques instants, force était d'admettre qu'il était drôle. Et qu'il venait de la faire rire. Même si c'était vilain de faire ce genre de choses, oh oui, elle n'avait pas pu retenir un pouffement discret.
Alors, elle ne lui en voulu pas quand ils se firent jeter dehors, bien qu'elle s'excusa auprès du patron, qui visiblement n'en avait que faire. Bon, cela l’embêtait un peu, mais c'était trop fort.

« Ce n'est quand même pas très gentil de dire ça, tu sais. » Pourtant, son regard riait encore pour elle, comme ses joues un peu colorées. « Mais je dois avouer que c'était drôle. Un peu. » Ah oui, elle se devait d'être honnête. Même si cela la gênait un peu.

Son livre à nouveau serré contre elle, l'italienne l'observait à présent sans un mot. Un peu coincée, comme toujours, et ne sachant que dire. Elle n'eût pas vraiment besoin de se torturer très longtemps, à vrai dire, car l'argentin s'occupa à sa place de briser le silence. Quelques mots qui, inévitablement, la firent rougir et baisser le nez vers ses pieds. Avant qu'elle ne finisse par trouver le courage de le regarder, encore, un charmant sourire étirant ses lèvres pulpeuses. « Merci, Jo. » Parce que le compliment lui avait vraiment fait plaisir. Même venant de lui. Surtout venant de lui ?
Et ensuite ? Eh bien, elle ne savait pas trop, à vrai dire. « Tu sais. Je pensais que tu n'étais pas quelqu'un de sympathique. Mais j'avais tort. Désolée. » Une petite grimace confuse déforma son minois quelques instants, avant qu'elle ne reprenne : « J'ai passé un bon moment avec toi. Merci. » Encore un sourire alors qu'elle penchait la tête, toujours aussi mignonne, vraiment. Et elle était vraiment sincère avec lui. De toute façon, mentir c'était mal. Très mal.

Par contre. « Tu ne devrais peut-être pas faire ça. On va encore avoir des ennuis. Ça te dit de retourner dehors ? » Oui, elle ne voulait pas vraiment être mal vue non plus. Et lui n'avait sûrement pas besoin de plus d'ennuis.
Pistache
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Dim 3 Aoû - 12:44

Son sourire, même pas aguicheur ou sexy, aussi ingénu que la jeune fille qui le portait, réussit à lui faire piquer un fard, de façon aussi inattendue que soudaine. Il dût même détourner la tête d’un geste vif et faire mine de se recoiffer pour ne pas perdre la face. Couplé avec ce remerciement sortit de nulle part –ou du moins, d’aucun endroit connu par Josemarìa-, ce tout petit rictus le bouleversait de façon inexplicable. Il sentait encore ses oreilles chauffer et son ventre devenir léger au point de le sentir chatouiller. Hé oh, ça n’allait pas ça ! Les papillons dans le ventre et les joues qui picotent, c’était pour les filles comme Gloria et les héroïnes de ses romans à l’eau de rose, pas pour les bad boys comme lui.

Il était si occupé à cacher sa propre gêne qu’il n’eut même pas la chance de se moquer de celle de la blondinette.

Et voilà qu’elle en remettait une couche sans crier garde, ne lui laissant même pas le temps de répondre avant de le foudroyer à nouveau de ce sourire sincère. A force, se mettre dans le sens du vent –inexistant, à moins de chercher le sens de la climatisation- pour se recoiffer devenait plus ridicule encore que d’admettre ses airs de fille en fleur ; en plus, avec la pellicule de gel tenant impeccablement la moindre bouclette en place, faire mine de se coiffer était encore plus parodique.

Voilà ce qui se passait lorsque l’on se moquait des jeunes filles innocentes, hein ?

Lorqu’elle lui rappela l’existence de sa clope, il tira vivement dessus. Peut-être espérait il que le nuage de fumée cacherait ses rougissements ; pour être franc, les volutes lui donnaient plus l’air d’une cocotte fulminante et rougie par les flammes. « Pas besoin de trouver des excuses si tu trouves que la température grimpe ! » Bang bang ! le coup des doubles pistolets -en oubliant légèrement la cigarette entre ses doigts qui s’écrasa mollement sur le sol.

C’était plutôt lui qui avait cruellement besoin de prendre l’air.

Jo ravala péniblement les restes de sa fierté et emprunta le pas à la demoiselle.

Le retour jusqu’à la fontaine fut bien plus silencieux. Pour être franc, l’argentin s’enfuit avant même de l’avoir atteinte, rendant au préalable le blouson en cuir qui appartenait maintenant à sa camarade, définitivement plus forte qu’elle ne le laissait paraitre. Une raillerie sur son livre à l’eau de rose –une bonne manière de regonfler son ego et de réaffirmer sa virilité blessée-  et un nouveau silence ponctué de gestes gênés plus tard, Josemarìa laissa enfin l’italienne en paix, non sans s’échapper au trot, la tête enfoncée dans ses épaules. De loin pas l’échappée la plus rock’n’roll de sa vie ; il avait eu fuit des conflits bien plus grave la tête bien plus haute.

Mais c’était tout de même plus agréable de se faire contaminer par la candeur de Gloria que frappé par une bande de voyou en colère.


Why do fools fall in love ? ♬ [Fin]

(oui je conclu joli comme il faut voilà)
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