Mermaid Hotel
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Jo
Jo
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Mer 13 Aoû - 14:25
Allongée contre lui, elle avait fini par s'endormir. Juste comme ça, et cela arrivait si souvent que ça n'était même plus surprenant. Blottie contre son dos, ses doigts agrippés au t-shirt de son compagnon, et surtout, son nez niché contre sa nuque. Détail important. Oh, et elle était plutôt ravie que pour l'heure, son ventre ne soit pas trop encombrant, lui permettant encore de s'allonger ainsi. Elle savait cependant que ça ne tarderait pas, et n'était pas certaine d'avoir hâte.

C’était un mélange d'affection et d'amertume que Shoshannah ressentait pour cet enfant, ce petit être qui avait tant chamboulé leur vie. Mais au fond, elle ne pouvait se résoudre à le haïr, malgré tous les problèmes qui jalonnaient actuellement sa vie. Comment le pourrait-elle ? Il avait beau être une erreur stupide, il n'en était pas moins le résultat de leur amour, et rien que pour cela, elle ne pouvait que l'aimer. Bien souvent d'ailleurs, elle se surprenait à caresser distraitement son ventre arrondi, un vague sourire tendre aux lèvres. Se demandant si tout irait bien, si les choses finiraient par s'arranger. Elle l'espérait du fond du cœur.

Mais pour l'heure cependant, elle ne faisait que dormir, aussi paisiblement que possible. Trop souvent, son sommeil était chaotique, et c’était presque un miracle qu'elle soit si tranquille en cet instant. Peut-être était grâce à la pluie, qui en ce moment-même frappait doucement les carreaux. A moins que ce ne soit grâce au souffle régulier de son compagnon, qui la berçait depuis le début. Difficile à dire, et ça n'avait que peu d'importance au fond. Tant qu'elle dormait.

Pourtant, elle finit par ouvrir les yeux, un sursaut la poussant à se redresser. Il  y avait eu un mouvement. Dans son ventre. Du moins avait-elle cru. Peut-être était-ce juste une impression, un rêve. Mais non. Cela se reproduisit. Quelque peu troublée, inquiète surement aussi, elle tendit le bras, encore à demi endormie, et secoua doucement son compagnon, soufflant son nom. Il râlerait peut-être, mais elle avait besoin de lui.

         « Eh, chou... Réveille-toi... »

Puis, ça le concernant, mine de rien.
Pistache
Pistache
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Mer 13 Aoû - 14:28

Y’a des gens qui, a un certains stades d’épuisement, tombent dans ce que l’on appel un sommeil sans rêves.
Anìbal, lui, voudrait bien se passer de rêves.

Lorsqu’il avait ouvert les yeux la dernière fois, l’horloge a cristaux indiquait 3h04 du matin. Jusqu’au moment où ses paupières se rouvrirent, son cerveau avait déjà produit une pléthore d’images et de sons désagréable, pas même une seconde après être tombé en sommeil paradoxal. Toujours les mêmes angoisses, toujours les mêmes songes trop terre-à-terre pour ne pas devenir de véritables cauchemars, produit de son stresse quotidien. Au moment où sa compagne le secoua, il y fut arraché brusquement ; seul un minuscule soubresaut le trahit, les yeux soudainement ouvert, alertes durant une fraction de seconde, avant de redevenir ensommeillés. Le jeune homme se retourna péniblement, essuyant la pellicule de sueur de son front. Un regard fut sa seule réponse, alors qu’il appuyait sa tête contre son avant-bras plié, visiblement pas plus énergique qu’au couché. Il voulait être attentif, il le voulait vraiment. Mais malgré les bribes cauchemardesques flottant encore dans son esprit, le sommeil accumulé ces derniers mois le rattrapait irrémédiablement. Shoshannah devait avoir une bonne raison de l’avoir réveillé ; elle ne l’aurait jamais fait dans le cas contraire. Trop consciencieuse, trop gentille pour perturber ses précieuses nuits pour un rien.
L’évocation d’une urgence potentielle fit remonter l’angoisse de ses rêves. Son regard tomba sur le ventre arrondit de sa femme, avant de remonter vers elle, l’air endormit mais définitivement inquiet. Aníbal n’avait pas besoin de mot –et n’avait surtout pas la force d’articuler quoi que ce soit dans son état- pour se faire comprendre. Et pour être franc, il espérait réellement que ça n’ait pas à voir avec l’enfant, ou tout au plus rien à voir de trop grave.

Comme si ce gamin ne leur avait pas déjà causé assez de tort.

Plus le temps passait, moins Aníbal souhaitait voir son enfant naître. Pas dans leurs situations. Pas aussi vite. Tout avait été précipité jusque là, et il espérait au moins que cette chose prendrait son temps.
Aníbal, malgré toutes les conneries rassurantes qu’il avait pu dire à sa compagne, n’était pas près à assumer une telle charge.

Mais il était inutile de l’inquiéter avec ça.
Jo
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Mer 13 Aoû - 14:30
Pour beaucoup de couples, un enfant était un cadeau, quelque chose de merveilleux. Il n'y avait rien de plus beau qu'un enfant après tout. Ou peut-être pas. Pour eux, l'apprendre avait été une catastrophe. Un premier pied dans la tombe, et depuis, Shoshannah faisait tout son possible pour ne pas y mettre le second. Cela avait déjà été si dur de le lui annoncée, son petit corps frêle paralysé par l'inquiétude, tentant de sourire malgré tout. Comme aujourd'hui, quand il lui disait que tout irait bien. Elle souriait et hochait la tête, faisait celle qui ne voyait rien. Sauf qu'au fond, elle n'était ni idiote ni naïve, et surtout, pas aveugle. Elle voyait la peur dans son regard, l'inquiétude durcir ses traits, la fatigue se contentant d'empirer les choses jours après jours. Elle voyait tout ça, passant tellement de temps à l'observer, amoureusement et terrifiée à la fois. De le perdre.

Lorsqu'il se tourna vers elle, la jeune fille mordilla l'intérieur de sa joue, regrettant déjà de l'avoir réveillé. Sûrement n'aurait-elle pas dû. Mais c'était fait. Et dans un premier temps, elle ne fit rien, l'observant, ses doigts venant se glisser contre sa joue, tendrement, un sourire tristement tendre aux lèvres. Trop souvent elle avait l'impression d'avoir ruiné sa vie. Alors qu'elle l'aimait tant. Tellement. Et s'en voulait à mourir.

Parler ne servait pas à grand chose, non. Et sa voix était si insignifiante de toute façon que c'en était ridicule. C'est pourquoi elle prit juste son autre main dans la sienne; si petite par rapport à celle de son mari. Si petite et maladroite, délicate. Pour ensuite la déposer sur la rondeur de son ventre, juste là où frappa alors un petit pied, ou main.

         « Il bouge... »

Elle était émue tout à coup, et ses mots étaient encore plus murmurés qu'à l'accoutumée. Mordant à nouveau sa lèvre, Shoshannah retint soupir et sanglots, désirant ne pas se montrer si ridicule, une nouvelle fois. Mais c'était dur, car étrangement, partager ça avec lui la rendait inexplicablement heureuse. Mais aussi indiciblement triste. Craignant de voir de la déception ou du dégoût dans son regard, comme elle avait parfois l'impression de voir quand le bébé revenait dans la discussion. Ça faisait si mal...

         « Je t'aime, tu sais. »

Pas de mots cette fois, juste l'agitation de ses doigts. Sourcils légèrement haussés, l'observant. Étouffée par ses propres émotions.
Pistache
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Mer 13 Aoû - 14:30

Sa main s’était retirée en un soubresaut. Le contacte, ce minuscule choc, semblait avoir brûlé sa paume. La sensation s’était imprimée dans ses muscles et ne voulait plus disparaître.
Aníbal la fixait, elle, de ses yeux fous où se mélangeaient l’horreur et la surprise, comme si un piège à loup venait de se refermer sur son poignet. Et la douleur qui suivit n’arrivait qu’à appuyer cette impression. Il ne pouvait quitter l’émotion dans son regard, la façon dont elle avait tourné au moment où il avait retiré sa main.

Il n’aurait su dire si à son comportement ou la brûlure dans sa paume lui donnait envie de vomir.

Il ne voulut pas lui laisser l’occasion de réagir ; il ne voulait pas en être témoin. Il ne voulait pas voir les restes de son monde s’effondrer à cause de lui. Ses mains agrippèrent son visage, ses doigts creusant dans sa chevelure pastelle, presque douloureusement. Ses yeux courraient partout sur son visage, affolé, arraché au sommeil, alors que son souffle irrégulier se heurtait à son visage. Mais les mots eux, ne percutèrent jamais sa peau. Seul son front entra en contact avec celle-ci, alors que ses paupières se permettait enfin de l’enlever à cette scène cauchemardesque pour quelques secondes salvatrices. A chaque fois que ses cils battaient, Shoshannah réapparaissait devant lui dans le même état, dans le même lit, dans la même vie.

« Je sais. » Son souffle hachait les syllabes péniblement articulées. Voilà la seule chose qu’il avait trouvé à lui dire. Ses paroles marquaient son choix : ignorer ses actions et les lui faire oublier à elle. Il l’enlaça et cacha sa tête derrière son épaule, la maintenant fermement contre lui en tentant d’ignorer son ventre tendu contre le sien. Mais des baiser dans sa chevelure et des caresses ne suffirait pas à lui faire oublier. A se faire oublier, lui.

Aníbal avait envie de disparaître de sa vie une bonne fois pour toute.

Le sommier grinça après qu’il eut caressé une dernière fois ses cheveux, dénouant quelques nœuds sans volonté au passage de ses doigts tremblants. Puis se fut le tour à la fenêtre de craquer. Une bête tentative pour ne pas étouffer. Mais le nœud dans sa gorge, lui, ne voulait pas couler et disparaître. Pas même face au froid qui, au contraire, contracta ses muscles, comprimant davantage son estomac. Symphony dormait et, dans cette chambre trop petite et obscure, ils semblaient être les seules âmes éveillées de la ville.

« - je sors. » Il enfilait déjà un sweatshirt froissé et empoignait la paire de jeans la plus proche. Cette chambre, cette tension, cette culpabilité ; il n’en pouvait plus. S’il restait une seconde de plus, il exploserait. Il le sentait et, plus il y pensait, plus ses gestes devenaient fébriles.
Jo
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Mer 13 Aoû - 14:31
Ça faisait mal. Si mal d'ainsi le voir retirer sa main comme s'il venait de toucher à quelque chose d'immonde. Si mal d'ainsi agir sans la moindre hésitation. Et son regard dans un premier temps ému c'était tout à coup fait vide, laissant place à cette sourde douleur qui la prenait à la gorge, cette tristesse indicible qui très vite fit naitre de nouvelles larmes silencieuses, qui cette fois n'avait rien à voir avec de la joie. Oh non.
Pourquoi fallait-il donc qu'il agisse ainsi ? Était-ce donc si terrible ? Du fond du coeur, elle avait espéré le voir partager son émoi, ce semblant de bonheur, même éphémère. Car c'était ainsi que Shoshannah le voyait. Il fallait savoir aimer ces petits riens, à défaut de pouvoir profiter de plus. Car c'était tout ce qu'ils avaient. Ils étaient tout ce qu'elle avait. Lui et cet enfant étaient tout ce qui composait son monde, et qu'elle tentait de maintenir à flots, maladroitement. Parce qu'elle ne voulait pas perdre espoir, elle ne voulait pas que tout s'effondre. Refusant de voir la vérité telle qu'elle était.

Elle ne bougea même pas lorsque très vite il réagit, rapprochant leurs visages, ses doigts se glissant brusquement dans sa crinière rose. Elle fixait son regard à lui, découvrant son agitation et souffrant de son silence. Elle n'arrivait pas à se sentir rassurée, aucunement. Elle ne faisait que revoir son geste, encore et encore, ainsi que son expression à ce moment-là. Ça faisait tellement mal.

Il savait ? Mais l'aimait-il encore, lui ? La demoiselle se détestait de penser ainsi, mais il arrivait toujours un moment où ses inquiétudes prenaient lenpas sur le reste, bien malgré elle. Des moments qui n'avaient rien de plaisant, qui d'agréables. Non, c'était presque une torture d'ainsi douter de tout, et de doucement dériver vers d'horribles pensées, qui lui tordaient les tripes et le coeur, encore et encore.
Et elle ne bougea pas d'un pouce lorsqu'il vint l'enlacer. Non, tout juste remonta-t-elle ses doigts sur ses flancs. Elle faisait tout son possible pour étouffer ses larmes, étouffer sa peine. Tout faire pour oublier cette impression que tout était de sa faute, qu'elle n'avait de cesse de le déranger. C'était si terrible de penser ainsi.

Le contact finit par être rompu et le voilà qui s'en allait. Qui fuyait. Et Shoshannah n'en pouvait plus tout à coup de cette peine qui l'étouffait. C'était trop dur. Alors elle quitta le lit elle aussi, se retrouvant debout face à lui. Et son regard gris semblait troublé, un gris orageux le fixant. Pour qu'ensuite elle ne finisse par parler, refusant cette fois-ci de le laisser s'en aller. Pas encore.

         « C'est lui que tu voudrais voir partir, hein ? »

Elle déglutit, essuyant dun revers de main maladroit les larmes sur ses joues. Ce qu'elle allait lui dire était terrible, et trop de fois déjà elle y avait pensé. Bien trop.

         « J'y ai déjà pensé aussi. Hier encore, en haut des escaliers d'ici, après le travail. Je me suis dit que si je tombais et que je le perdais, tout irait mieux après. »

Sa voix s'était brisée, et retenir sa peine n'était pas aisé. Mais elle continuait, malgré le mal qu'elle pouvait avoir à parler.

         « Mais j'ai rien fait. Parce que. Je t'aime. Je vous aime tous les deux, et j'ai pas pu. »

Parler s'était fait trop dur à vrai dire, et ses doigts tremblants avaient prit le relai, espérant qu'il la regarde, qu'il l'écoute également. C'était tout ce qu'elle pouvait espérer. C'était tout ce qu'il lui restait.

         « Pourquoi est-ce que tu restes encore avec moi si je te dégoûte tant que ça ? Pourquoi Anibal ? Est ce que tu m'aimes encore ? »

Même si c'était demandé sans mots, la douleur était presque palpable dans son regard pâle. Quel horrible instant. Et sa main se porta à son ventre, le petit être y séjournant s'agitant, comme conscient de la douleur de sa maman.
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