Mermaid Hotel
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Pistache
Pistache
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Life could be a dream, sweetheart ♬ [Terminé] Empty Life could be a dream, sweetheart ♬ [Terminé]

Jeu 24 Oct - 20:20

Every time I look at you
Somethin' is on my mind
If you do what I want you to
Baby, we'd be so fine! ♬

Le centre commercial, ou l’endroit où on pouvait se procurer à bouffer à n’importe quelle heure, à ses yeux. Josemarìa se foutait bien que son dernier repas datait d’il y a à peine une heure : ce genre de casualité ne l’empêchait en rien de s’envoyer un cheeseburger –qui n’avait rien à voir ceux avec le fast-food de son quartier, et de loin-, deux portions de frites et un milk-shake banane chocolat. A vrai dire, monsieur avait déjà tout englouti, à l’exception du lait frappé qu’il sirotait en sortant du centre commercial. Les rayons du soleil frappaient impitoyablement l’île et jamais, au grand jamais un milk-shake ne lui avait paru aussi divinement rafraichissant. Pourtant, l’Argentine ne manquait pas de canicule en plein été, mais cet endroit était différent. Jo’ n’arrivait pas réellement à mettre le doigt sur cette différence, si on ne comptait pas le changement de décor radical à côté de la grande ville ou les études louches perpétrées dans le coin. Malgré une bonne année passée à arpenter l’institut, le noiraud ne s’habituait jamais à ce nouveau paysage. Sans doute était-ce sa rancœur qui l’en empêchait, ou un simple refus de considérer cet endroit comme étant son chez-soi.

Pour le moment, il était coincé là, et sans doute jusqu’à sa mort. La mort. Voilà une chose qui, peu de temps auparavant, ne signifiait rien à ses yeux : une chose lointaine et abstraite auquelle il aurait dû avoir tout le temps de réfléchir en devenant adulte. Heh, en voilà une bonne blague. Le jeune homme ne vieillira jamais assez pour se considérer comme un adulte. Alors, au fond, pourquoi penser à la mort ? Il n’avait pas manqué de la voir passer, la grande faucheuse, particulièrement lors de son dernier passage à tabac ; même avec du sang dans les yeux, le visage lugubre de la mort s’était profilé dans son champ de vision, entre deux coups dans la tête. Lui-même n’aurait pas cru qu’un être vivant pouvait encaisser à ce point sans crever, ou du moins sans finir tétraplégique. A sa première batterie d’examen, on l’avait un peu regardé de travers. Il fallait chercher les parcelles de peau non contusionnée ou recouverte de pansement. Une première impression qui l’avait bien fait rire, lui. Enfin, au sens figuré, car à cet instant, rire lui donnait l’impression de mourir pour de bon.

L’eau jaillissait de la fontaine, claire, limpide. Le simple fait de se tenir sur le rebord devait faire une sacrée différence. Mais ce qui le poussa à s’en approcher n’était pas l’espoir de survivre à une autre journée caniculaire. Non. Un résident avait eu la même idée. Une jeune fille ne lui étant pas tout à fait inconnue. Le Greaser s’approcha en sirotant bruyamment son milk-shake, histoire de ne pas faire sursauter la blonde qui se précisait à chaque pas. Ça lui était arrivé, de s’approcher discrètement –comme quoi, ce mot pouvait faire partie de son vocabulaire- et de la faire bondir. Voir son visage étonné lui arrachait toujours un sourire, avant qu’il ne recommence à l’enquiquiner. Pas méchamment : cela devait juste être terriblement usant, à la longue.

« Hey-- » Son salut s’interrompit bien rapidement. Il sembla chercher un instant, une main posée sur son menton, l’air profondément concentré. Ce qu’il cherchait ? Le prénom de la demoiselle. Ah, oui, particulièrement fin, sur ce coup. Le genre d’oubli qui vexerait n’importe quelle fille, particulièrement celle qu’il courtisait depuis un bout de temps. Camilla ? Felicia ? Grazia ? Josemarìa avait le prénom sur le bout de la langue, mais impossible de mettre le doigt dessus. « -- Sweatheart ! » Rattrapage bancale, mais pas trop foireux. Le jeune homme se planta juste devant l’intéressée, dos au soleil. Au moins, il pouvait toujours lui servir de parasol : certes bavard au possible, mais protégeant des méchants U.V. « T’en veux ? » La paille mâchouillée se retrouva à quelque centimètre du visage de Micaela (ou Nadia ? Ou Liviana ?). Au moins, on ne pouvait pas nier sa bonne intention, même si cela servait bêtement à son plan-de-drague-pas-si-infaillible-que-ça.
Jo
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Jeu 24 Oct - 20:21
Elle avait le nez rivé dans un bouquin, Gloria. Qu’avait-elle d’autre à faire, de toute façon ? Pas loin de midi et personne dans le coin. Oh, elle ne manquait pas d’amis ou de compagnie, habituellement, mais il fallait croire que pour une fois, la lecture était plus importante. Un fait bien surprenant pour cette demoiselle haïssant la solitude et craignant l’abandon de façon presque démesurée. Mais qu’était-ce donc que cet ouvrage si passionnant qui la tenait en haleine depuis tant de temps déjà, assise sur un banc à l’ombre ? Ah, quelque chose de si naïf, jolie fleur bleue qu’elle était, Gloria. Ca parlait d’amour, évidemment ! Le beau et le pur, celui qui rendait tout chose et qui faisait trembler les mains, battre le cœur trop fort et bafouiller. Un autre roman à l’eau de rose, parmi tant d’autres, qu’elle collectionnait sur l’étagère de sa chambre. Préférant s’abreuver d’amourettes romancées que d’oser tenter l’aventure.
Parce que non, elle refusait de tomer amoureuse, quand bien même son cœur ne rêvait que de cela. Parce que l’échéance de sa trop courte existence se rapprochait un peu trop. Parce qu’aimer et savoir que cela finirait trop vite lui brisait le cœur, voilà tout. Et plus encore que tout cela, la jolie refusait de faire souffrir qui que ce soit. Alors c’était la seule alternative, lire. Imaginer, encore et encore, rêver de prince charmant et d’un amour tout en douceur, sucré à souhait. Si innocente et naïve, vraiment. Un petit agneau innocent.

Le temps avait doucement filé, au rythme des pages dévorées et tournées. Un léger vent qui décoiffait quelques mèches blondes parfaitement lissées, pour ensuite jouer dans l’ourlet de sa jupe. Toujours si bien coiffée et habillée, la petite italienne. Sage, trop sage ! Et un peu démodée, une garde-robe d’un autre temps, qui la rendait parfois plus étrange encore. Une jupe rose pâle dans laquelle était glissé bien sagement un chemisier blanc à manches courtes. Le tout accompagné d’une jaquette dans les mêmes tons que la jupe et une paire de ballerines blanches.
Elle avait tout d’une petite fille de bonne famille, comme ça, avec même autour du cou une chaînette en or et une croix en pendentif. Ah, il ne fallait pas se demander pourquoi tant de personnes la trouvaient soit ridicule, soit bien trop fade pour être intéressante. Gloria était un petit ange trop sage et coincé, c’était un fait. Apeuré par la vie et sa finalité trop proche à son goût, étouffée par trop de peurs idiotes.

La jeune fille avait pourtant fini par se lever, quittant l’ombre du banc, marchant sans trop réfléchir. C’était sur le rebord de la grande fontaine qu’elle s’était retrouvée, effleurant la surface de son eau claire. Pensive, toujours, et peut-être même trop. Mais il faisait bon près de l’eau, et c’était un vrai cadeau du ciel par une telle chaleur. Elle était si sereine, tranquille…
… Jusqu’à ce qu’on vienne lui faire de l’ombre.

Pourtant, elle l’avait entendu, le bruit qu’il avait fait en arrivant. Mais, trop plongée dans ses pensées, elle ne s’en était pas inquiétée, oh non. Alors oui, il avait réussi à la surprendre un peu, suffisamment pour qu’elle le fixe sans un mot, presque incrédule.

Il s’appelait Josemarìa et Gloria était toujours quelque peu embarrassée par sa présence. Pas méchant, non, juste peut-être trop envahissant, et… Ah, se faire draguer de la sorte était si gênant, pour une demoiselle aussi prude et timide qu’elle. Mais elle l’oublia bien vite, dévisageant plutôt le jeune homme devant elle. Son apparence avait quelque chose de troublant, qui la rendait parfois un peu trop curieuse. Bien trop. Lui, il semblait chercher quelque chose, mais quoi elle n saurait dire. Et le surnom la fit rougir, inévitablement, tandis qu’elle resserrait contre elle son livre, pas franchement désireuse qu’il puise y jeter un coup d’œil, tout à coup soucieuse.

La surprise s’amplifia lorsqu’il lui fourra sous le nez sa boisson. Poliment, elle secoua la tête, répondant ensuite, d’une petite voix légère et un tantinet nerveuse : « Non merci, c’est gentil. » Puis, elle lui sourit la jolie blonde, évidement. Par contre, elle ne savait pas trop quoi dire, tout à coup, prise au dépourvu. « Tu… Tu vas bien ? » Elle soupira, se décalant un peu sur le rebord. Parce que même s’il la rendait nerveuse et la gênait, elle ne se voyait pas le chasser. Trop timide, trop gentille surtout ! « Il fait chaud, aujourd’hui. » Elle était perdue, oui, mais souriait quand même, encore.
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Jeu 24 Oct - 20:21
« C’est toi qui voit, mais t’sais pas ce que tu manques. » avait-il déclaré en émettant pour l’énième fois ce bruit de succion insupportable avec sa paille. Il observa un instant le visage angélique de la demoiselle, sans réellement prêter attention à ce qui sortait de sa bouche. Ophélia (Silvia ? Tania ?) ne manquait pas de rayonner. C’était une sainte nitouche, mais, heh, fallait l’avouer : elle était bonne. Aussi cru et irrespectueux que cela. En même temps, demander à Josemarìa d’être subtile vis-à-vis d’une femme revenait à demander la lune.

Le jeune homme profita de la place généreusement offerte –de son point de vue, en tout cas- pour s’asseoir à côté de sa camarade, le tout sans lâcher d’une semelle la paille de son Milk-shake. Un acte qui lui faillit lui coûter la vie en avalant du lait de travers. Une fois de plus, rien ne valait une quinte de toux pour briser la glace. En toute logique qu’était la sienne, Jo’ ne trouva rien de mieux que de continuer à boire pour faire passer sa toux. Cela répondrait sans doute à la question de la blonde, s’il l’avait simplement écouté. L’écoute ne faisait pas réellement partie de ses compétences.

Par contre, échafauder des plans idiots pour piquer des choses ressortait tout en haut de sa liste de compétence inutile. Voilà pourquoi le Greaser s’approcha de la jeune fille et enroula son bras autour de ses épaules frêles. Il savait pertinemment que cela lui ferait oublier un instant son bouquin : LE moment pour frapper. L’ouvrage se retrouva bien rapidement en sa possession. Josemarìa se releva, histoire que sa camarade ne puisse pas récupérer son bien trop facilement, et se mit à feuilleter le livre, non sans qu’un énorme sourire s’étende sur son visage. Bien vite, le jeune homme se mit même à pouffer, lisant en diagonale l’histoire dégoulinante de guimauve, manquant presque de citer des passages à haute voix tant ils lui paraissaient risibles.
Son intention revint enfin sur la propriétaire du livre. Ça ne l’étonnait même pas de la voir lire cette littérature nias. Ce truc à dix kilomètres de la réalité. Ouais, Gl--  « Gloria ! » Une exclamation soudaine pas réellement bienvenue à cet instant. Au moins, son prénom lui était revenu en mémoire ; même s’il ne se trouvait pas si loin de la réalité, hm ? Bref, Jo’ se pencha vers la-dite Gloria, agitant l’ouvrage hors de sa portée. « Tu perds ton temps avec ça ! La théorie, c’est nul, tu veux pas passer à la pratique ? » Son sourire devint narquois. Ça, c’était la tête des mauvaises idées. L’expression exacte qui précédait les grosses emmerdes, trait-pour-trait ; comme ‘hey les mecs, et si on allait emmerder ces types absolument pas armé’ ou ‘hey les mecs, et si on mettait le feu de la poubelle à côté du commissariat’. Là, c’était ‘hey les mecs, et si on faisait du chantage parce que c’est marrant’. « J’te propose un deal : tu me fais un bisou, et je te rends ta feuille de chou. »

Le pire restait que Jo’ était super sérieux. Pas d’éclat de rire soudain, pas de blague de mauvais goût, rien. De l’attente pure et simple. Limite il allait lui demander de se bouger parce que son Milk-shake chauffait sur le bord de la fontaine.
Jo
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Jeu 24 Oct - 20:22
Un peu plus de vent aurait été bien agréable à vrai dire, car là où elle se trouvait actuellement, le soleil tapait, et pas qu’un peu. Cependant, Gloria ne s’en souciait plus réellement, dans l’instant présent, son attention toute occupée par l’arrivée impromptue d’une autre personne. Pas n’importe qui, d’ailleurs. Un garçon qui avait le don de la mettre mal à l’aise, que ce soit par ses gestes ou ses mots. Souvent peu élégant dans ses mots, si ce n’est pas carrément vulgaire, il avait aussi la fâcheuse habitude de vouloir se rapprocher un peu trop d’elle. Des choses qui ne pouvaient que la mettre mal à l’aise, à vrai dire, toute demoiselle prude et timide qu’elle était. Oh, et autre chose bien agaçant chez lui, c’était cette sale manie de ne pas écouter lorsqu’on lui parlait. La demoiselle l’avait déjà expérimenté auparavant, et trouvait ça très impoli. Et c’était justement ce qu’il était en train de faire actuellement, trop occupé à siroter sa boisson d’une façon tout à fait dégoutante.

Le voyant s’étouffer alors qu’il prenait place auprès d’elle la surprit, mais elle ne bougea pas d’un pouce, voyant qu’il s’en sortait comme un grand. Il fallait dire que la blondinette était quelque peu embarrassée par sa présence, bien qu’il n’ait encore rien fait de répréhensible pour le moment. Cependant, elle ne pouvait s’empêcher de se dire que ça n’allait pas tarder, et s’en voulait de le juger de la sorte. Seulement, difficile de nier la vérité ! Qui plus est, il semblait avoir totalement ignoré la question somme toute très polie qu’elle lui avait adressée, et ça n’allait pas être elle qui oserait la reposer, histoire d’insister un peu.
Oh non, trop effacée et timide, elle préférait juste rester silencieuse, l’observant du coin de l’œil, son livre toujours serré contre sa poitrine. Espérant d’ailleurs qu’il ne s’y intéresse pas, n’osant pas imaginer les moqueries qui en ressortiraient. Il fallait cependant croire que le sort était contre elle, car à peine y avait-elle pensé que le noiraud passait son bras autour de ses épaules, lui arrachant un petit sursaut de circonstances, récupérant de son autre main son précieux ouvrage dégoulinant de guimauve.
Incrédule, elle ne put alors que le regarder brandir fièrement le roman, n’attendait pas bien longtemps pour l’ouvrir, et pire encore, s’enquérir de son contenu. A mesure que les mots sortaient de sa bouche, l’italienne sentait ses joues et ses oreilles s’échauffer et prendre des couleurs, l’embarras entraînant d’ailleurs quelques larmes prêtes à sortir à tout moment. Après tout, la demoiselle avait la larme facile, et son attitude était profondément gênante pour elle. Heureusement qu’il n’y avait personne d’autre dans le coin, ou l’humiliation aurait été complète.

Que faire ? Gloria n’en savait rien. Figée face à ce garçon décidément bien peu sympathique et franchement malhonnête, elle se sentait absolument impuissante. Fixant ses pieds et triturant ses doigts, elle releva pourtant la tête brusquement lorsqu’il prononça son nom. Ne comprenant pas vraiment, elle haussa simplement les sourcils, le regard implorant et brillant. C’est alors qu’elle vit le livre presque à sa portée et tendit le bras doucement, tout en s’exclamant, presque désespérée : «Rends-le moi, s’il te -- » Sa supplication fut bien vite coupée par les paroles de l’argentin. Qu’il était culotté ! Et pour le coup, la jeune fille était aussi offusquée que choquée, ou presque. Les rougeurs de ses joues avaient eu tôt fait de s’accentuer, et même son teint bronzé ne risquait pas de le cacher. Chose certaine, elle ne savait pas du tout quoi répondre à une chose pareille. Puis, l’air qu’il affichait n’annonçait rien de bien rassurant.

«Mais ! » L’exclamation, aussi courte que claire, traduisait très bien sa pensée. Lui faire un bisou, vraiment ? La blonde n’était pas la personne à qui demander une telle chose, vraiment pas ! Bien trop timide et coincée, toujours. Malheureusement, elle voulait remettre la main sur son livre, et si possible, aller s’enterrer pour qu’on ne vienne plus jamais l’embarrasser. Et étrangement, quelque chose lui disait qu’il ne lâcherait pas l’affaire.

Pensive durant quelques secondes, elle s’humecta les lèvres, tentant de prendre contenance, pour ensuite se lever, planter un baiser bref et nerveux sur sa joue –il n’avait après tout pas précisé où-, pour ensuite baisser le regard vers ses chaussures. Réclamant d’une main tendue sa possession, le cœur battant la chamade.. «Rends-le moi maintenant… S’il te plait, Josemarìa. » Sa voix fluette en était presque chevrotante tant c’était beaucoup pour elle. Oh oui, elle devait avoir l’air tout à fait ridicule, mais c’était ainsi.

Un petit oiseau pur et innocent, tout bonnement.
Pistache
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Jeu 24 Oct - 20:22
Les piaillements de Gloria le faisaient rire intérieurement. La première impression ne trahissait pas : elle était incroyablement passive. Aucune fille de Buenos Aires se serait laissé traitée ainsi ; voilà pourquoi il portait tant d’intérêt à la blonde. Elle changeait drastiquement de toutes ses autres copines et rendait le jeu terriblement amusant.

La jeune fille abdiqua enfin, mais le résultat fut loin de celui voulu. Il sursauta presque en sentant ses lèvres effleurer sa joue tant cela le surprit. L’italienne réclamait déjà son dû, la paume tendue vers lui. Josemarìa la dévisagea un instant, un sourcil arqué et une moue déçue reflétant tout à fait le fond de sa pensée. Pour la peine, il l’a laissa encore mijoter une minute ou deux. Un bref instant où monsieur retournait nonchalamment les pages du roman à l’eau de rose. « En fait… » Le livre se posa enfin dans la main de Gloria, bien que le jeune homme le retenait encore. « Continue de lire ce torchon : l’héroïne est peut-être conne, mais elle sait ce que c’est embrasser, au moins. » Des paroles dures, presque crachées au visage de la demoiselle. Ses doigts lâchèrent enfin la couverture du livre, non sans regret. Voilà un coup qui venait de tomber à l’eau.

Le pire était que ce baiser, aussi ridicule était il, ne le laissait pas complètement indifférent. L’extrémité de ses doigts vint même frôler sa joue et, bien que son visage traduisait son mécontentement, on ne pouvait contester la légère rougeur qui colora ses joues. La timidité de Gloria ne l’avait pas contaminé, du tout. C’était juste… Bizarre qu’elle ait choisit de l’embrasser là. Du moins, cela lui semblait hautement improbable. Pire : à force d’y penser, cela le troublait de plus en plus. Parce que, derrière toute sa confidence, il se sentait terriblement complexé. Pas besoin d’être un génie pour savoir de quoi : il suffisait d’observer son visage. Le cadeau de son ex sautait aux yeux, malheureusement. Raison de plus pour se demander pourquoi une fille aussi prude et nias que Gloria ne trouvait pas cela repoussant et viendrait l’embrasser .

Sa main vint décoiffer la petite tête blonde. Un geste plus motivé par la nervosité que par la sympathie. Ça devrait l’occuper et l’empêchait de trop remarquer sa gêne. Et la dernière touche consistait à embrasser son front, doucement, avec bien trop de douceur pour que cela ne devienne étrange : voilà qui lui ferait complètement oublier qu’elle avait un jour vu Jo’ rougir. « Et de’dieu appel moi juste Jo. » L’anecdote de sa nouvelle identité n’était pas connue de tous. La plupart du temps, les gens trouvaient ça juste bizarre que le cassos du coin ait choisi un prénom aussi ringard. Blah, aussi ringard que le contenu du roman de la jeune fille, en fait. Ni sa première bourde ici, ni la dernière.

Le noiraud empoigna enfin son Milk-shake qui avait effectivement légèrement tiédi durant ce lapse de temps. Encore plus tragique, le gobelet toucha rapidement à sa fin et fut terminé en moins de deux. Quelle journée merdique, vraiment.
Jo
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Jeu 24 Oct - 20:23
Chez Gloria, tout était doux, tout était délicat. Jamais elle n’élevait la voix où ne proférait de paroles agressives ou méchantes; jamais elle n’était brutale ou violente. Oh non, la demoiselle était toujours d’une gentillesse et d’une délicatesse hors-normes, n’osant même pas se rebeller contre ceux qui se moqueraient d’elle ou agiraient de façon malhonnête. Tout juste se contentait-elle d’un regard furieux ou blessé selon les circonstances. Après tout, on lui avait toujours appris à aider son prochain et ne jamais lever la main sur qui que ce soit, être généreuse et serviable. Et tous ceux qui répandaient le mal finiraient en enfer. N’était-ce pas comme cela que ça fonctionnait. Oh, il lui arrivait parfois de douter un peu, lorsqu’elle se sentit trop seule ou trop triste. Mais bien vite, la foi et les convictions se faisaient plus fortes, et elle oubliait ces interrogations troublantes.

Lui justement, faisait partie de ceux à qui elle adressait des regards offusqués, mais pas seulement. Il avait cette façon d’agir qui l’embarrassait à chaque fois, la faisant rougir. Troublée à chaque fois qu’il se rapprochait un peu trop, et bien souvent outrée par la façon dont il lui parlait, l’italienne n’avait jusque-là jamais osé protester réellement, ou lui dire qu’elle n’aimait pas son attitude. Parce que c’était mal de juger autrui; alors qu’au fond, elle le faisait, à demi-mots, le considérant comme un mauvais garçon, impoli et indélicat. C’était là tout le paradoxe de la chose, et parfois même, la jeune fille avait l’impression de n’être rien d’autre qu’une hypocrite. Ah non, quelle chose terrible ce serait si c’était vraiment le cas ! Elle ne voulait pas, non. Parce qu’elle voulait aimer tout le monde, aussi simplement que cela.

Fixant toujours ses pieds, n’osant pas relever son regard confus vers l’argentin, la curiosité de la demoiselle fut tout de même piquée en l’entendant, alors qu’il semblait enfin enclin à lui rendre son livre. Cependant, les mots crus et bien peu agréables qu’il lui servit alors n’arrangèrent pas du tout son état. Au contraire, ils renforcèrent sa gêne, mais aussi les larmes qui perlaient au bord de ses cils pâles. «Désolée… » Oui, elle s’excusait, alors que des deux, c’était plutôt elle qui méritait des excuses. Mais non, se sentant coupable pour aucune raison tangible, elle n’avait rien trouvé de mieux que ça. Était-il simplement capable de se rendre compte de la peine qu’il faisait à cette fille qui n’avait rien demandé ? Rien n’en était moins sûr.

Au moins, elle avait récupérer son livre, qu’elle serait à nouveau contre sa poitrine, essuyant du revers des doigts la perle salée qui avait finalement roulé sur sa joue bronzée. Quel nul, vraiment. Elle ‘avait rien fait de mal, d’ailleurs ! D’autant plus qu’il avait juste demandé un bisou, rien de plus. Quel profiteur, vraiment… Cependant, lorsqu’une fois de plus, Gloria glissa ses mirettes ambrées sur lui, ce fut un jeune homme rougissant qu’elle découvrit. C’était léger, mais elle l’avait vu, oui. Et ne comprenait pas du tout pourquoi. Vraiment pas. Et le geste qu’il eut fini de l’achever dans son incompréhension. Voilà que monsieur venait la décoiffer, pour ensuite embrasser son front. Mais… ! Ah, elle était à nouveau embarrassée, bravo !
Par contre, jurer comme il venait de le faire, elle ne pouvait pas laisser passer cela, oh non ! Alors, ce fut le regard le plus outré qu’elle pouvait faire qu’elle lui servit, avant de dire, d’un ton malheureusement troublé mais le ton légèrement haussé, tout en remettant sa chevelure en place : « C’est très impoli de jurer de la sorte ! » Elle était très convaincante, oh oui. Avec ce minois contrarié, elle avait surtout l’air adorable, la petite italienne. Parce que oui, comparée à lui, elle était petite.

Et maintenant qu’elle avait remis la main sur son ouvrage adoré, que faire ? Elle pourrait s’en aller, mais non. Ce serait terriblement vilain, et ce n’était pas parce que lui était impoli qu’elle devait l’être aussi ! Ah non, elle était bien élevée, et si sa mère l’apprenait… Ah non, mieux valait ne pas y penser, elle avait suffisamment de soucis actuellement, sans rajouter cela par-dessus…

«Désolée. » Elle n’aimait pas vraiment hausser le ton sur autrui, non non. Et doucement, elle s’assit à nouveau, ne sachant pas quoi ajouter, encore. Elle était parfois un peu mauvaise, quand il s’agissait d’être de bonne compagnie. Quand bien même il ne le méritait pas. Après tout, il lui avait fait de la peine.
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Jeu 24 Oct - 20:23
Il crut d’abord avoir mal entendu. Une illusion auditive, ou une connerie dans le style inventée de toute pièce par son cerveau. Mais non, cela n’avait rien à voir avec une quelconque défaillance cérébrale à cause d’un traumatisme crânien. Josemarìa la fixait d’un air ahuri, laissant carrément échappé le pauvre gobelet vide de ses mains, soutenant le regard de la petite furie. Celle-ci redevint bien rapidement l’angélique Gloria et s’excusa, l’air penaude. Et malgré cela, le noiraud ne répondait toujours pas. Erreur système, veillez redémarrez l’appareil.

Puis ce fut le déclic. Un déclic qui prit la forme d’un fou rire incontrôlable. Celui qui rendaient les côtes et la mâchoire douloureuses. Celui qui rendait complètement euphorique, au point de verser une larme. Et, progressivement, le jeune homme ressortait de cette euphorie, manquant de repartir lorsque ses yeux rencontraient à nouveau la blonde. La main qui n’était pas occupée à lui tenir le ventre sortit un paquet de cigarette de la poche de son blouson, puis, une fois que sa jumelle ait arrêté de trembler, elle alla prendre ses allumettes. Crrrrsh, le souffre s’embrasa, sa flamme venant lécher le bout du bâtonnet à la nicotine. Il tira longuement dessus avant de recracher la fumée bleutée qui s’échappa en volute bleutée de ses lèvres. Il expira longuement, puis osa à nouveau regarder la jeune fille. « Putain, Gloria. » Toujours aussi impoli, et pourtant, cette fois, il l’avait écoutée, la demoiselle ! « Tu m’avais caché ça. »

Josemarìa reprit place sur la fontaine, tirant toujours sur sa cigarette, un sourire sur les lèvres. Pas une once d’air. Juste l’atmosphère sèche et ardente de l’été. Les clapotis de la fontaine résonnaient sur la place, irréguliers, rafraichissant la journée par leur seule présence. Le noiraud resta silencieux incroyablement longtemps, se contentant de fumer et de fixer le lointain. Ce fut uniquement lorsque le mégot vint s’écraser sur le rebord de la fontaine qu’il reprit la parole : « Au fond, t’as du caractère, hein ? » Son visage était tourné vers le sien, presque rayonnant. Jo’ avait l’air heureux, oui. Pas le même bonheur que celui d’embarrasser sa camarade, mais pas si loin. « Pourquoi tu te laisses marcher sur les pieds, hein ? Pourquoi tu m’as pas envoyé balader plus tôt ? » Son poing vint frapper la petite épaule de l’intéressée, sans doute trop fort pour celle-ci, mais le jeune homme ne s’en soucia pas. Merde, elle l’avait sacrément remis en place. Pas aussi bien que ses vieilles connaissances, mais assez efficace pour que ça l’ait marqué. Après tout, qui s’attendrait à se faire sermonner par l’italienne ?

Le Greaser vida les poches de son blouson, posant les objets entre lui et Gloria. Le même paquet d’allumette entamé, un paquet de clope défoncé, un peigne escamotable, une poignée de centimes et un baladeur. Puis, après s’être débarrassé de tout cela, le jeune homme retira sa veste en cuir et la tendit devant lui, bras tendu. Une sorte de logo était brodé maladroitement sur le dos du vêtement. Après l’avoir longuement observé, Jo’ tendit le blouson à la jeune fille. « J’crois que t’as gagné le mérite d’entrer dans mon gang. » Ça n’avait rien d’une blague, pas cette fois. Le noiraud était on ne peut plus sérieux, aussi étrange que cela. Gloria se trouvait être la première personne méritant de faire partie de sa bande imaginaire. Un privilège à ses yeux. « Faut avoir de sacrées burnes pour remettre le chef en place. » L’hésitation prit place sur son visage, puis il secoua vivement la tête. « Enfin, métaphoriquement dans ton cas. On s’comprend. »
Jo
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Jeu 24 Oct - 20:24
Le fou rire soudain qui la fit presque sursauter n’était pas la réaction attendue par la demoiselle, à vrai dire. Oh non, jamais Gloria n’aurait cru que faire la morale à qui que ce soit déclenche ce genre de réactions. Et pourtant, il y avait de quoi ! Après tout, c’était plus qu’incongru de voir ce petit bout de femme au minois angélique soudainement se fâcher, pour un simple juron sans gravité. Mais elle était comme ça, attendrissante même lorsque l’on ne s’y attendait pas. Toujours si mignonne et osons le dire, soumise ou presque, la voir tout à coup redresser la tête et s’insurger contre un blasphème tel que celui-ci, il y avait de quoi en être pris au dépourvu.
Néanmoins, le voir rire ainsi sous son nez, avec autant d’aplomb et d’énergie avait quelque chose d’un peu… Blessant ? Elle ne savait pas trop comment le définir, mais le voir ainsi lui rire aux nez provoqua un douloureux pincement au creux de sa poitrine, et quelques larmes de plus dans ses grands yeux fauves. Elles ne coulaient pas non, mais elles étaient là. Peut-être que le jeune homme ne voulait pas lui faire de peine, surement pas, mais le résultat était là.

Embarrassée au possible et bien trop silencieuse toute à coup, osant tout juste le regard d’un air de cocker abandonné, la blondinette l’observa d’allumer une cigarette, plissant le nez à l’odeur. Elle n’avait jamais aimé cette odeur bien trop agressive pour son nez, bien plus habituée au parfum doucereux et différent du tabac à pipe que fumait son père. Du temps où elle vivait encore à la ferme de ses parents, évidemment. Un temps révolu et des souvenirs qui lui faisaient un peu mal au cœur, il fallait bien l’avouer.

Et encore un juron. C’était vraiment vilain, dans sa bouche ou celle de n’importe qui. Elle était naïve, la jolie italienne, mais n’était-ce pas ce qui faisait son charme ? Si tant est que la naïveté, et pire, la piété ne rebutaient pas. Et bien souvent, c’était le cas, et on la voyait tout à coup bien plus comme une victime dont on veut profiter qu’une personne d’intérêt. Il ne restait plus qu’à espérer que jamais elle ne tombe amoureuse.

Puis le silence. Qui dura et dura encore. Elle ne le brisa aucunement, la blondinette, bien trop gênée et discrète pour ça. Elle ne fit que le regarder avec appréhension, tordant la couverture de son livre entre ses mains moites. Charmant, hein ? Enfin, elle ne s’en souciait pas tellement, Josemaria était bien plus intéressant que ça. Ou du moins, il prenait de la place et la troublait, un peu trop.

Du caractère ? Elle riva son regard sur le visage abimé du garçon, et fut surprise. Pourquoi tant de joie tout à coup sur son faciès ? C’était inattendu. Et il avait l’air presque mignon, comme ça. Enfin, il l’était, et Gloria aimait bien son joli regard bleu, mais. Non, il était trop envahissant, trop plein de choses qui la dérangeaient. Et justement, voilà qui la déstabilisait, et littéralement cette fois. Ne s’attendant pas au geste, la demoiselle au petit gabarit vacilla un peu mais ne chuta pas, heureusement. « Parce que c’est impoli, et… » Elle ne termina pas sa phrase, posant juste sur lui un regard un peu contrit, encore. Pourquoi lui parler, il n’écoutait jamais.
Et qu’avait-il donc tout à coup à vider ses poches ainsi, hein ? Ah, mais elle ne le suivait plus du tout, totalement perdue. Le fixant juste retirer ce qu’il avait dans ses poches, enlevant ensuite sa veste pour la lui tendre. Hm ? Quoi donc encore ? Entrer dans un gang ? Ah mais. Non non ! Ce n’était pas quelque chose de bien, non ? Elle ne savait pas trop. Pourtant, face à son visage sérieux, elle n’osait pas refuser, pour changer. Puis bon, ç avait quelque chose de… flatteur ? Elle supposait du moins, malgré les paroles maladroites de l’argentin. Alors, elle céda, pour changer, le laissant placer le vêtement sur ses épaules, avant de retirer sa crinière blonde de dessous le blouson.

« Je… Merci ? » Mine de rien, ça la touchait presque, tout ça, être ainsi accepté et tout ce qui allait avec. « Mais je n’ai rien fait de particulier, tu sais… » Elle devait trouver quelque chose pour se sortir de son embarras soudain. Et ce blouson tenait chaud, tiens.
C’est alors que son regard glissa sur le gobelet de milkshake vidé. Haussant doucement les sourcils, les joues rougies –visible malgré sa peau bronzée- elle proposa alors, toute gênée : « Il fait chaud… Ça te dirait un autre milkshake ? » Pourquoi pas, hein ?
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